Couples impossibles

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cgelinas
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Au Québec, il y a un nombre très important de célibataires.

Ce sont des adultes authentiquement seuls, séparés ou divorcés qui mènent leur vie sans enfants ou plus souvent qu'autrement, avec, selon des schèmes de gardes partagées.

Dès lors, on comprend que les "match" ne se font plus uniquement entre deux personnes qui s'aiment mais une multitude "membres des familles" qui doivent se trouver des zones de confort.

L'amour demeure joyeusement important mais pour que toute la cohorte "unifiée" lors d'un "match" soit heureuse, ça prend des compromis, de la compréhension et du temps. Pour bien des gens, ces éléments manquent cruellement alors des millions d'histoires qui auraient pu fonctionner "à deux" ne fonctionnent tout simplement pas, "à plusieurs".

Et c'est bien normal, tout le monde n'est pas fait pour s'entendre et il en faut juste 1 dans le groupe qui ne se plait pas dans la nouvelle "construction" poly-familiale "reconstituée" pour que ça plante. Tout un défi, au point où bon nombre de célibataires, pour ne pas dire la majorité, ont jeté la serviette tellement la tâche semble impossible à réussir.

Ce serait si simple de se "matcher" et de vivre ensemble, dans l'amour et le bonheur mais attention, ce n'est pas si simple... et on ne parle pas juste des "préférences" de chacun, c'est bien plus fondamental que ça.

Argent
  • Au Québec et au Canada, les allocations familiales sont amputées dès que le "revenu familial" augmente. Pour plusieurs, c'est un puissant frein à former un couple car le conjoint le plus pauvre ne bénéficiera pas toujours des largesses du plus riche mais une chose est certaine, il perdra ses allocations familiales. Ouch!

    Il va falloir revoir cette mécanique parce qu'elle encourage les adultes célibataires à le rester. Le pouvoir de l'argent qu'on reçoit seulement lorsqu'on est plus pauvres. Gare à ceux qui voudraient améliorer leur sort, financièrement, via une "vie commune".
Travail
  • Pour boucler leur budget, les deux adultes célibataires travaillent alors ils n'ont pas vraiment de motivation financière à unir leur vie ou alors, très peu.

    Pire, avec des semaines de 35 ou de 40 heures, ils ne se voient pas ou alors, trop peu. Très difficile de "former un nouveau couple" en se voyant APRÈS le travail. Un moment propice aux conflits puisque les deux tourtereaux sont CREVÉS et peu enclins à multiplier les activités fusionnelles.

    Aucun conjoint ne veut laisser son travail car si le couple ne fonctionne pas, c'est ce travail qui permettra de payer les comptes et de se "reconstruire" alors c'est un sujet TRÈS sensible, dans les "nouveaux couples" mais aussi, pour tous les couples, de nos jours.
Lieu de résidence
  • Ah! La maison familiale! Un beau concept qui ne tient plus très souvent à l'épreuve des "semi-couples" où chaque conjoint garde sa maison, vit dans sa maison et passe le plus clair de son temps dans sa maison, seul ou avec ses enfants, pour voir sa douce moitié occasionnellement, quand ça convient aux deux.

    Zéro économie d'argent en payant un loyer à deux, zéro synergie de vie car chacun reste dans "son petit trou de souris" et surtout, zéro chance de faire l'expérience de la vie à deux qui devrait, en théorie, demeurer l'objectif premier d'une relation, à deux.

    Autrement dit, les couples se veulent mais à temps très partiel et seulement quand ça tente aux deux.

    Tout ça parce que c'est trop dangereux que le couple éclate et qu'un des deux conjoints perde gros alors au lieu de perdre, les conjoints REFUSENT désormais de prendre des risques. Chacun de son bord.
Fidélité
  • Il y a des "couples ouverts" mais ils sont rares. La grande majorité des couples EXIGENT la fidélité.

    Dans un monde connecté comme le notre, où Tinder permet des rencontres grandement facilitées, basées sur des critères hautement personnalisables, la fidélité est un concept à vitesse très variable, aussi bien pour les hommes que les femmes qui profitent de ces occasions pour "tester les eaux" et "vivre", en "se choisissant" dans tous leurs "désirs du moment".

    Vous voyez le gigantesque problème que ça créé pour une relation, surtout si elle est nouvelle? C'est l'échec assuré, dès qu'il y a même un soupçon d'infidélité alors bonjour la paranoïa constante d'être victime de l'infidélité de l'élu(e) de son cœur.

    Alors même si l'infidélité a toujours eu ses amateurs, c'est avec la technologie d'aujourd'hui que la chose est plus accessible que jamais, auparavant. Encore une tuile dans la marre des couples "en devenir" ou susceptibles de tomber victimes de l'infidélité.
Familles
  • Elles ont tellement de configurations que les familles sont devenues des organigrammes plus complexe que dans certaines petites entreprises.

    Avec des écosystèmes familiaux reconstitués ou bonifiés (nouveaux enfants, d'une nouvelle union), pas surprenant que ça devienne si difficile de contenter tout le monde.

    Variété de membres de la famille et horaires de garde partagées différenciés qui découpent de manière souvent inusitée ce qu'il reste de vie de famille. Multiples ouch...
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Vous voyez la montagne impossible à surmonter pour des millions de célibataires du Québec et du Canada.

Ça va vraiment mal dans les relations de couples parce que si l'on se met à analyser ce qui se retrouve un peu partout, ça ne respire pas nécessairement la cohérence ou même la complicité.

On retrouve de nombreux arrangements qui misent d'abord sur une survie financière et bien que ce soit un volet TRÈS IMPORTANT de tout couple moderne, ça devrait être un facteur parmi d'autres. L'amour devrait être le premier élément qui ouvre la voie vers une relation riche, dans tous les sens mais on constate que c'est loin d'être toujours le cas.

Les hommes et les femmes veulent des relations mais sont-ils capables de s'adapter à la vitesse où la société "évolue"? Rien n'est moins sûr.

Ce qui est clair, c'est que les couples sont désormais trop souvent IMPOSSIBLES à former et les familles deviennent un objectif inatteignable, pour des millions de célibataires qui, depuis des années, voire des décennies, demeurent célibataires, malgré des histoires sans suites, ça et là, dans leur parcours.

Il y a bel et bien moyen de vivre heureux sans être en couple mais est-ce qu'on veut une société sans familles nucléaires? Peut-être que oui mais ce n'est pas facile pour ces millions de célibataires qui voudraient, eux aussi, accéder à cette vie à deux qui désormais n'est réservé qu'à ceux qui ont les "matches" les plus puissants. Tous les autres se veulent mais ne s'engagent pas pleinement et franchement, la société en souffre et nos enfants aussi.

Il y a une limite au jeu des séparations et des divorces et force est d'admettre qu'on a dépassé le point de tolérance de ce tourbillon relationnel et là, il serait temps de mouler une société où il fait bon être une famille plutôt que de continuellement lui mettre des bâtons dans les jambes.
Fichiers joints
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Claude Gélinas, Éditeur
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